Ma première nouvelle, elle ne nécessite pas d'avoir lu Harry Potter, bonne lecture !
Je me baladais seule dans un des couloirs de Poudlard, majestueuse école de sorcellerie. Bien entendu, j'avais une idée derrière la tête. Je pressai le pas en direction des cuisines, par où je l'avais vu aller. Par bonheur, il n'était pas – pour une fois – flanqué de sa bande d'amis qui le suivent à la trace et encore moins de cette fille, Bellatrix, qui lui léchait constamment les basquettes.
Quand j'arrivais en vue de la porte, je me cachais derrière une des innombrables statues et sortis ma baguette ainsi que ledit papier préparé.
- Wingardium Leviosa, murmurais-je, tandis que la feuille pliée en quatre s'élevait dans les airs. Afin de juger sa réaction, je restais là à attendre tout en faisant le moins de bruit possible.
Quand la porte montée d'un tableau de fruits s'entrouvrit, mon cœur fit un looping. Il sortit, plus beau que jamais et, encombré d'un plateau plein de nourriture, commença à partir dans la direction opposée à celle que j'avais espérée. Oh, non ! Il ne le trouverait donc pas, ce fichu papier...
- Lucius ! Tu as oublié les derniers gâteaux, cria une voix écorchée de l'intérieur de la pièce.
L'appelé fit demi-tour pour récupérer ses friandises, et tout en s'avançant vers la porte, ses yeux fixaient une chose volante à l'autre extrémité du couloir. C'était mon papier qu'il regardait ! Mon espoir revenu, je pris soin de respirer lentement de peur d'être découverte. Il prit ses gâteaux et s'en alla, dans l'autre direction cette fois, attiré par la petite feuille blanche. Je connaissais sa vilaine curiosité, mais c'est avec joie que je la constatais à cet instant. Il déplia la feuille et lut à voix basse. Je ne pus entendre que le début, car il l'avait dit un peu plus fort, et la fin puisqu'un petit rire s'était déclenché en lui. J'avais donc entendu « Lucius » et « Je t'aime ». C'était d'ailleurs tout ce qu'il y avait à comprendre, le texte se bornant à ses simples mots.
- Cela doit encore être Bella, l'entendis-je marmonner.
Il prit soin de replier le papier, le fourra dans sa poche tout en laissant échapper un soufflement d'exaspération. Je pris un autre chemin pour rejoindre la salle commune, et quand j'entrais, il n'était pas encore là. Je m'installais à une table et entrepris de finir mon devoir de Métamorphose, tout en surveillant la table du fond où ses amis parlaient et s'amusaient.
Quelques minutes plus tard, la porte de la salle commune s'ouvrit, et il entra, furieux. Je le regardais, stupéfaite. Il s'approcha de ses amis, plus particulièrement de Bellatrix, qu'il attira un peu plus loin, assez violemment.
- Bella, qu'est-ce que c'est que ça ? Il brandit le papier orné de mon écriture sous son nez. L'intéressée leva un sourcil.
- Je n'en sais rien, c'est à croire que tu as d'autres admiratrices... répondit-elle d'une voix amère.
- Bella, ce n'est absolument pas drôle ! Il s'énervait pour de bon. Je ne t'aime pas plus qu'une amie, c'est comprit ? Elle acquiesça, penaude.
- De toutes façons, j'en aime une autre, dit-il plus doucement.
- C'est... c'est vrai ? Elle était presque au bord des larmes.
« Bien fait », pensais-je intérieurement.
- Je ne te le disais pas pour ne pas te blesser, mais voilà où ça nous mène ! Il brandit une seconde fois le morceau de papier.
- Je te jure que ce n'est pas moi, répondit-elle avant de se retirer dans le dortoir des filles et, ainsi dit, de la laisser en plan.
Il se rapprocha d'un de ses amis.
- Je peux t'emprunter ta plume révélatrice, s'il te plait ? L'autre fouilla dans son sac et en sortit une plume étonnamment bleue, ornée d'un fil doré sur la base et de reflets verts sur l'ensemble, qu'il lui donna.
- Je te la rends dans cinq minutes, merci !
Je n'eus pas besoin de le regarder pour savoir qu'il s'éloignait vers une autre table, où il s'installa. Il sortit une dernière fois la feuille et la posa sur la table, ainsi qu'un encrier, quand je devinais avec horreur ce qu'il allait faire... Il allait trouver qui lui avait envoyé le papier.
Je décidais de ne pas le regarder une seconde mais d'écouter attentivement. J'entendis des grattements de plume sur le papier, puis une courte phrase « Ah, enfin, ça marche. » et ensuite, plus rien. Un silence se fit, tandis que de l'autre côté, ses amis continuaient de discuter. Je sentais qu'il ne bougeait pas d'un poil, ce qui était très frustrant. Qu'est-ce qu'il attendait pour se moquer de moi ? Je décidais de le regarder rien qu'une seconde pour déchiffrer autre chose sur son visage. Je levai la tête doucement, sans faire de bruit. Le problème, c'est qu'il me fixait de ses yeux étincelants. Gênée, je rougis et baissais la tête. Je n'en revenais pas ! Il me regardait, et c'était la première fois...
Je me précipitais sur mes affaires que je fourrais précipitamment dans mon sac. Je me levais, lui tournant le dos, et m'apprêtais à rejoindre le dortoir des filles quand une main posée sur mon épaule m'arrêta. J'inspirais à fond avant de me retourner vers deux yeux brillants. Ses lèvres s'étiraient en un sourire magnifique qui me fit fondre. Qu'est-ce qu'il attendait de moi au juste ? Je ne pus finir ma réflexion, déjà parce que ses yeux transperçaient les miens et que mon cerveau allait très lentement, mais surtout car il avait pris mon menton dans une main et que son autre main, qui était sur mon épaule il y a quelques secondes, était en train de glisser le long de mon dos, pour finir positionnée autour de ma taille. Sa bouche s'étira un peu plus.
- Moi aussi, me murmura-t-il à l'oreille.
Mon souffle était des plus saccadé et je sentais son haleine près de moi. Et là, sans paraître préoccupé par ses amis qui nous dévisageaient, il s'approcha un peu plus de moi et posa doucement ses lèvres sur les miennes.
Alors ?